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lundi 12 juillet 2010

Les Mange-Rêve : Tombmor 1

"Nuit noire comme de l’encre, puits sans fond inlassablement rincé d’une neige intarissable de ses épais flocons… Enfer des vents rugissant comme des démons dont le souffle nous projette vers les entrailles d’un gouffre sans fin… Voilà des heures que nous perforons l’obscurité, l’œil rivé au zéro du compas de route, les fesses plantées sur nos siège plastiques, bringuebalés comme de vulgaires pantins que le froid et les événements semblent avoir statufiés sur place en attendant d’en disposer le moment venu." Extrait du livre

PETIT RAPPEL…

Tombmor1 est le troisième épisode de la saga des Mange-Rêve. Je vous avais présenté les deux premiers tomes lors de chroniques, que je vous invite à revisiter, si tant est qu’il vous faille vous remémorer le sujet pour le moins captivant.

Ce troisième volet commence par une excellente préface de Christian Décamps dont je relève un passage : "On ne peut sortir indemne de ce voyage troublant. Après coup, on a même envie de sagesse et de passion, denrées plus précieuses que l’or."

Jean-Luc Le Pogam récidive pour nous faire frissonner, et on aime ça ! Dans le deuxième volet nous en étions restés au moment où Iwan, Mélanie, Thibault ainsi que Yvon, le grand-père d’Iwan, et son amis Jack étaient en fuite sur la route du nord à bord de cataski des plus perfectionnés. Yvon et Jack sont des anciens du G.I.A.T, dotés d’une forte expérience en défense et survie dans des situations extrêmes.

Tous les cinq étaient donc en route pour tenter de retrouver les parents d’Iwan fait prisonniers par les hommes de Bogdich. Sur leur chemin, ils affrontent les milices et leurs mésaventures ne manquent pas. Nous en avions retenu, entre autre, ces formidables leçons de courage dont faisaient preuve nos amis.

DE NOUVELLES AVENTURES EN NOUVELLES MÉSAVENTURES !

Dans ce nouveau volet, nous les retrouvons donc toujours sur la route du nord mais en direction de Tombmor où se trouveraient prisonniers les parents d’Iwan. Ils sont toujours sur le cataski à affronter le froid pouvant atteindre les moins cinquante degrés : "Plus un mot n’est sorti de nos bouches comme scellés par le gel que la lumière du soleil nous a une nouvelle fois abandonnés."

À l’approche d’une ville, loin d’être une ville fantôme mais qui y ressemble, nos amis ne savent pas vraiment à quel saint se vouer. C’est une ville qui paraît "désolée dont les hauts murs des bâtiments atténuent fort heureusement la puissance du vent et freinent progressivement" la vitesse du cataski de nos amis.

Vont-ils trouver des alliés en cet endroit peu avenant ? Ou au contraire sont-ils sur le point de se jeter dans la gueule du loup que sont les ennemis miliciens au service de Bogdich ?  Nous les suivons dans leurs mésaventures qui ne manquent pas, une fois encore, de nous faire ressentir moult frissons et tout autant d’émotions.

Dans cette ville délabrée, ils vont faire des découvertes. Les "habitants" ne sont finalement pas des ennemis. La chance leur tend peut-être les bras pour une fois. Et si les informations qu’ils vont en retirer pouvaient les aider, ce ne serait pas de trop.

Apparemment, les parents d’Iwan seraient passés par cette ville peu de temps avant eux, ce qui remue sérieusement Iwan : "Je n’écoute plus la conversation. Pour moi, il n’y a pas le moindre doute. […] Une fraction de seconde. C’est le temps qu’il faut à mon estomac pour faire un nœud sur lui-même. […] On était si près du but ! Mes jambes ne me portent plus." De quoi vous déstabiliser et vous faire perdre espoir.

TAYFA…

Puis, au fil de la conversation avec Laïd, un des "habitant", il pense que les parents de Thibault étaient présent également. Thibault prend lui aussi l’information de plein fouet. Nos trois amis sont secoués quelques secondes. Ils écoutent ce que Laïd a à leur apprendre car dans leur situation tout est bon à entendre, à savoir, à retenir.

Le clan de cette ville se fait appeler Tayfa. Ils sont en nombre important à se révolter contre Bogdich et son système. Téméraires et combattants, ils se battent contre les miliciens, les longs-manteaux et autres BMR (Brigade des Mange-rêve) qui viennent pour tenter de tout détruire et les faire plier au régime de leur patron ou les emprisonner.

Mais, Tayfa ne se laisse pas faire. Leur chef, Laïd, raconte tout à Iwan, Mélanie et Thibault, dans les moindres détails et leur fait visiter la "ville", ou du moins ce qu’il en reste. Là encore, ils vont faire des découvertes entre sous-sol et  passages secrets.

Tayfa est un des nids de la rébellion, et ce n’est pas le seul. Il en existe un peu partout. Nos trois compères ne se sentent plus seuls comme ils le croyaient jusque là. Des nids de ce genre s’établissent un peu partout dans l’Europe prisonnière et agissent en sous-marins pour tenter de déjouer Bogdich. Leur but est de faire "tomber" le mur magnétique pour retrouver une vraie liberté : "Et un jour, s’amuse Vlad, on fera comme à Berlin il y a trente-cinq ans : on lui abattra son mur !"

Iwan et ses deux amis apprennent que les Mangeurs étaient venus mettre la ville à feu et à sang. Le clan Tayfa ne s’était pas laissé vaincre en ripostant aussi sévèrement pour se défendre. Les mangeurs étaient repartis avec pour bouclier les parents d’Iwan et de Thibault. Si peu de temps avant leur arrivée. De quoi être secoué et passablement énervé !

LE DANGER EST À DEUX PAS…

Puis, en repartant de Tayfa, les choses se gâtent. Iwan oublie de rattacher son harnais de sécurité. Le vent et le froid sévissent toujours. La neige, quant à elle, s’est épaissie de plus belle. Une violente bourrasque fait chavirer Iwan par-dessus bord du cataski : "La tête au ras du tapis et ne levant seulement que de temps à autre les yeux afin de mieux me protéger le visage de la neige qui m’arrive de face […] retrouver un peu de verticalité pour ensuite me relever […] Je m’enfonce instantanément dans la neige qui me remonte jusqu’au dessus de la poitrine…"

Mais, contre toute attente, Iwan n’est pas le seul à avoir été éjecté du cataski. Thibault en est au même point quelques mètres plus loin. Tous deux sont désormais livrés à eux-mêmes en plein désert de neige dans la nuit noire à moins cinquante degrés, rappelons-le !

Comment vont-ils se sortir de ce pétrin dont ils se seraient bien passés alors que le cataski file à vive allure, emportant Yvon, Jack et Mélanie. Ces trois derniers ne se sont pas encore aperçut qu’il en manquait deux à bord.

Iwan et Thibault sont à présent confrontés seuls au froid sans plus aucune protection avec pour seul soutien leurs lampes frontales et quelques biscuits égarés dans leurs poches. Ils vont devoir faire preuve de réflexion et de plus en plus de courage pour parvenir à se sortir de cette mauvaise posture : "Face à nous, le néant, de l’obscurité retrouvée […] la nuit qui déchaîne son tumulte. Tornades incessantes montant à l’offensive…"

Le courage de nos deux amis ne manque pas, on le savait déjà, mais dans le cas présent, il redouble en force. Iwan se rappelle des conseils maintes fois prodigués par son père au cours de sa jeune existence. Ces conseils lui sont bien utiles aujourd’hui plus que jamais et c’est le moment de s’en souvenir d’une part et de les mettre en application d’autre part : "L’humour est souvent un bon moyen de survie qui fait momentanément oublier le pire." Sans oublier également que "le sommeil, lorsqu’on l’a trouvé, efface bien souvent l’inquiétude des lendemains", même si ce n’est que de courte durée.

Le froid, la neige, les Mange-Rêve, les milices, les longs-Manteaux et autres BMR sont autant de dangers qui parsèment leur avancée à chaque minute. Mais, Tayfa, Yvon Mélanie et Jack sont autant d’amis pour les aider. Arriveront-ils à les retrouver avant d’être attrapés et fait prisonniers ou avant d’être mort de froid en plein désert de neige ?

Une fois encore Jean-Luc Le Pogam nous offre un petit bijou à lire où l’on est dans l’attente, si ce n’est dans l’angoisse, de ce qui va arriver à nos amis.

L’auteur parvient encore à faire des nœuds avec nos émotions en nous emportant sur une longue coulée de frissons.
Pour adolescents, mais les adultes peuvent se laisser emporter dans la lecture de cette saga sans aucun complexe, ils n’en auront que du plaisir.

Comme pour les deux précédents tomes, le format est passe-partout, facile à emporter. Son prix demeure attractif pour cette excellente série, de quoi faire ou se faire plaisir à moindre coût.

Marie BARRILLON

Informations sur le livre :

Auteur : Jean-Luc Le Pogam
Editions : Palémon
Collection : Mange-Rêve
ISBN 13 : 9782916248097
Format broché d'occasion : 3,99 €


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